Réflexions sur l’événement Livre et déjeuner du WING
Le 21 novembre 2024, les membres du Réseau des femmes en propriété intellectuelle (PI) (WING) de l’Institut de la propriété intellectuelle du Canada (IPIC) et d’autres collègues se sont réunis à Toronto, à Ottawa, à Montréal et à Vancouver pour l’événement annuel Livre et déjeuner de WING. J’ai animé conjointement l’événement à Ottawa.
Cette année, le club de lecture a été centré sur le livre Yellowface de R. F. Kuang, un roman satirique axé sur les thèmes du droit d’auteur, de la paternité d’une œuvre, de l’identité et de l’appropriation culturelle.
Dans Yellowface, le personnage principal, June Hayward, est témoin de la mort soudaine de sa (soi-disant) amie et auteure à succès Athena Liu. June vole le roman inédit d’Athena sur les travailleurs chinois pendant la Première Guerre mondiale. Après avoir apporté d’importantes modifications et révisions au manuscrit, June le fait passer pour le sien, et le roman se hisse au sommet du palmarès.
Pendant nos discussions, nous avons utilisé les thèmes de propriété intellectuelle dans le roman comme point de départ. Le vol du manuscrit d’Athena par June comportait évidemment l’insinuation de violation du droit d’auteur. Pourtant, June a justifié ses actions selon ses contributions considérables pour accroître la qualité du manuscrit jusqu’à ce qu’il devienne publiable. Nous avons discuté des concepts de paternité d’une œuvre et d’attribution pour les œuvres collaboratives, mais aussi pour les œuvres généralement créditées à un seul créateur (comme les romans), mais qui ont pu profiter d’une contribution importante de la part d’amis, d’agents et d’éditeurs.
Nos discussions les plus captivantes portaient sur les considérations morales et éthiques concernant le fait de raconter les histoires d’autres personnes. Dans Yellowface, June et Athena ont abordé la narration de différentes manières, mais les deux étaient profondément imparfaites et nuisibles. June a écrit sur les communautés chinoises de manière plutôt bâclée et négligente, tandis que l’écriture d’Athena s’est approprié et a révélé les expériences douloureuses et les traumatismes de ses amis et connaissances.
Le roman Yellowface et mes discussions avec d’autres professionnels de la PI pendant l’événement Livre et déjeuner m’ont amené à réfléchir à la façon d’interagir avec l’art et la fiction. J’attends avec impatience l’événement de l’année prochaine pour d’autres discussions stimulantes.