Profil du comité de l’IPIC : Comité des jeunes praticiens
La pandémie de COVID-19 a touché plusieurs facettes de notre industrie, d’une perspective commerciale et d’une plus importante perspective personnelle. Nous pensons qu’il serait intéressant d’examiner de plus près la situation actuelle à laquelle les plus jeunes praticiens en PI sont confrontés, plus particulièrement à la lumière de la pandémie. À cette fin, nous avons réalisé une entrevue électronique avec Richard Mar (R.M.), président du Comité des jeunes praticiens, pour en apprendre davantage sur les travaux de son comité et sur la réalité pour nos jeunes praticiens.
Quel est le mandat du comité?
Le mandat du comité consiste de manière générale à servir les intérêts des jeunes praticiens de l’IPIC. Les jeunes praticiens comptent en moyenne moins de 10 ans d’expérience et englobent un vaste éventail de personnes qui possèdent diverses compétences, à une extrémité du spectre les étudiants et ä l'autre les praticiens de niveau intermédiaire relativement expérimentés.
Au cours de la dernière année, quel a été l’impact de la pandémie sur ce mandat?
Avant la pandémie, le comité réalisait son mandat par l’intermédiaire de quatre sous-comités qui concentraient leurs efforts sur différents aspects (sensibilisation des étudiants, publications, perfectionnement professionnel et réseautage). Les activités de publication n’ont pas été trop impactées par la pandémie du fait qu’elles concernent surtout la rédaction d’articles, notamment le blogue l’OPInion du site Web de l’IPIC. Dans un même ordre d’idées, le sous-comité responsable du perfectionnement professionnel concentre ses efforts sur les webinaires et, avec le soutien de l'IPIC, les webinaires ont migré de façon plutôt harmonieuse d’un format conventionnel de salle de conférence vers une présentation à distance pour tous les conférenciers. Le sous-comité responsable de la sensibilisation des étudiants concentre ses efforts sur la prestation de colloques dans les écoles, normalement dans le but d'éduquer les étudiants sur la PI et de discuter du but et de l'importance de l'IPIC pour la PI et la profession. Malheureusement, cette approche dans les facultés de droit n’a pratiquement pas été une grande réussite. Dans un même ordre d’idées, le sous-comité responsable du réseautage n’a pas observé beaucoup de succès avec cette migration vers un format virtuel.
Quelles stratégies le comité utilise-t-il pour tenter de rejoindre et de soutenir la multitude de jeunes praticiens de la PI (de différentes disciplines et/ou de divers antécédents scolaires) au Canada?
Nous essayons d'adapter notre contenu pour répondre aux différents aspects qui pourraient intéresser les jeunes praticiens de la PI et ce, à l'aide de nos publications sur le site Web de l’IPIC. Nous essayons également d’offrir des webinaires destinés aux jeunes praticiens pour leur fournir des conseils pratiques pour diverses questions auxquelles les jeunes praticiens sont confrontés. Tout en fournissant le contenu, nous essayons de l’adapter pour les divers intérêts de notre groupe cible, notamment en incluant des conférenciers provenant de différents postes et diverses entreprises d’un bout à l’autre du pays, en plus de traiter d’une grande variété de sujets pour couvrir les intérêts des professionnels de l’ensemble du spectre de l’expérience.
Avant la pandémie, quel était le plus grand défi auquel les jeunes praticiens du domaine de la PI étaient confrontés? Est-ce que ce défi a évolué pendant la pandémie?
Avant la pandémie, acquérir de l'expérience et travailler dans le domaine de la PI représentaient un enjeu de taille pour les jeunes praticiens qui exerçaient dans un cabinet offrant des services complets. Travailler dans la PI demeure passablement un créneau, même si l’importance de la PI augmente, étant donné que plusieurs transactions comportent désormais une composante de PI. Une des façons de faire ce travail est de demander à un associé du domaine de la PI de collaborer sur certaines affaires. Étant donné que presque tous les professionnels travaillent désormais à distance, les rencontres avec des associés sont de moins en moins fréquentes, faisant en sorte qu'il est plus difficile de rechercher ce genre de travail. Certains cabinets essaient d’atténuer ce problème en organisant des rencontres régulières avec des groupes de pratique, en plus d’autres événements virtuels. Étant donné que la PI demande plus d’encadrement, je pense qu'un certain nombre de jeunes praticiens en télétravail en obtiendront moins qu'ils devraient recevoir au bureau où ils peuvent poser une question à un associé du cabinet.
Si le comité pouvait recommander une mesure que les praticiens de la PI plus âgés et plus expérimentés devraient prendre pour soutenir les jeunes praticiens avec lesquels ils travaillent ou interagissent, quelle serait cette mesure?
Je pense qu’ils devraient interagir plus souvent avec les jeunes praticiens, en plus de garder ouvertes les voies de communication pour veiller à ce que les jeunes praticiens ne se gênent pas de prendre le téléphone ou d’envoyer un message texte pour poser une question. Je m’efforce de dire aux plus jeunes avocats avec lesquels je travaille de ne pas hésiter à me téléphoner ou m’envoyer un message texte lorsqu’ils veulent discuter. Selon moi, un des éléments manquants pendant la pandémie est la possibilité d’interagir en passant devant le bureau d’un collègue. Vous n’hésiteriez pas à vous arrêter et lui demander ce qu’il a fait en fin de semaine et, s’il s’agit d’un mentor ou d’un mentoré, d’ajouter un petit conseil pratique ou de poser une question professionnelle. Je pense que plusieurs jeunes praticiens sont gênés de téléphoner à quelqu’un pour une conversation semblable. En plus, vous perdez beaucoup de temps du fait que vous ne pouvez pas voir le visage des personnes ou leurs expressions corporelles. En continuant avec cet exemple, si vous remarquez que quelqu’un semble stressé par quoi que ce soit, vous le saurez et vous poursuivrez probablement votre chemin. Cela est impossible à faire dans un monde virtuel. En tant que praticiens plus expérimentés, nous devrions tenter de garder ouvertes les voies de communication dans la mesure du possible. En tant que praticien plus jeune, vous ne devriez pas craindre de discuter avec les praticiens plus expérimentés. Je vous suggère d’organiser des rencontres régulières pour faire le point et discuter de la vie et de votre pratique.
Est-ce que le comité a observé une hausse du niveau de sensibilisation des étudiants (en droit, en génie, en sciences, etc.) relativement à la possibilité d’une carrière dans le domaine de la PI? Comment le comité accroît-il cette sensibilisation?
Je pense que oui. Avant la pandémie, nos activités de conscientisation des étudiants étaient généralement très positives. À mes débuts au sein de ce comité, nous visitions uniquement les facultés de droit, mais récemment nous avons aussi été bien accueillis dans les départements de génie. En plus, je crois qu’un plus grand nombre d’étudiants connaissent cette discipline. La conscientisation représente pour le comité le meilleur moyen d’accroître la sensibilisation. Tel que mentionné plus haut dans le texte, la pandémie a ralenti ce processus, mais nous espérons que tout reviendra dans l’ordre cet automne.
Sur une note plus personnelle, comment avez-vous profité au maximum de votre participation au sein de ce comité?
J’ai adoré travailler au sein de ce comité. J’ai acquis de l’expérience en œuvrant au sein de tous ses sous-comités à un moment ou un autre et j’ai acquis de nouvelles perspectives sur ce qui touche les jeunes praticiens et comment les gens progressent dans cette profession. En plus, cette expérience m’a permis de créer et d’entretenir des relations avec plusieurs membres de la profession, y compris des collègues qui sont devenus des praticiens plus expérimentés en plus de ceux qui ont gentiment accepté de faire des exposés dans le cadre de nos événements ou webinaires.