Journée internationale des femmes - Profil du présidente de l'IPIC : Stéphanie Chong
Chaque année, le 8 mars, la Journée internationale des femmes est une journée mondiale qui célèbre les réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes. Cette journée marque également un appel à l'action pour accélérer la parité entre les sexes. La participation est visible dans le monde entier, des groupes se réunissant pour célébrer les réalisations des femmes et se mobiliser pour l'égalité des femmes. Le thème de la campagne de cette année est "Choisissez de relever le défi", car un monde qui relève des défis est un monde en alerte, et des défis naissent les changements. Pour célébrer cette journée, l'IPIC a lancé sa série mettant en vedette quelques-unes des nombreuses et incroyables femmes qui travaillent dans le domaine de la propriété intellectuelle.
Stephanie Chong, Présidente de l'IPIC
Stephanie Chong est associée au bureau torontois du cabinet Hoffer Adler, S.E.N.C.R.L., s.r.l., de Toronto, une entreprise spécialisée dans le franchisage, le droit des sociétés, le litige et la propriété intellectuelle (PI). Stephanie exerce exclusivement dans le domaine du droit de la PI, et plus particulièrement dans les disciplines de l’acquisition, la gestion, la délivrance de licence, l’application et la stratégie liées aux marques de commerce. Elle conseille les responsables d’un vaste éventail d’industries de diverses tailles, des PME jusqu’aux grandes multinationales.
Après avoir obtenu un baccalauréat en droit à l’Université de la Colombie-Britannique, Stephanie est retournée aux études à Osgoode Hall, tout en travaillant à plein temps dans le secteur privé, pour obtenir une maîtrise en droit de la PI. Stephanie est fréquemment invitée à prendre la parole sur divers thèmes de PI et elle a rédigé plusieurs articles et ouvrages universitaires pour des publications nationales et internationales.
Stephanie occupe actuellement le poste de présidente de l’Institut de la propriété intellectuelle du Canada (IPIC), la principale association canadienne de professionnels de la PI. Après avoir consacré de nombreuses années à titre de bénévole à l’IPIC et avoir assumé d’importants rôles au sein de l’Institut, notamment la présidence du Comité de formation continue et la première présidence du Comité des enjeux autochtones en matière de PI, Stephanie est très fière d’être la toute première personne de la communauté noire, autochtone et de couleur (NAC), à occuper le poste de présidente de l’Institut. Stephanie est aussi membre active de l’Association internationale des marques. Ancienne présidente de la section nationale de la PI de l’Association du Barreau canadien, Stephanie est également membre de l’Association des juristes asiatiques-canadiens et de l’Association des juristes sino-canadiens de l’Ontario. Stephanie a été reconnue à titre d’avocate de premier plan en droit des marques par le magazine World Trademark Review et Best Lawyers Canada.
Dans ses temps libres, Stephanie participe bénévolement à diverses initiatives communautaires. Elle se détend en passant du temps avec sa famille en plein air.
Pourquoi l’équité, la diversité et l’inclusion sont-elles importantes pour la profession de la PI?
Une diversité de plus en plus présente s’accompagne d’une augmentation du nombre d’expériences et d’opinions. Cet élément est d’une grande valeur pour tous les aspects du travail d’un professionnel de la PI, peu importe s’il comporte la formulation de conseils à un client, l’exploitation d’un cabinet, la recherche de nouveaux clients ou la prestation d’éducation et de formation. Plus particulièrement en raison de la nature mondiale et innovatrice de la PI, il est éminemment logique de compter sur diverses équipes d’employés qui peuvent apporter différentes perspectives au groupe. En soi, la diversité ne suffit pas, mais elle doit être jumelée avec l’inclusion pour veiller à ce que les diverses opinions soient réellement prises en compte aux principales étapes de prise de décision.
Pour ce qui est de l’équité, je pense que la plupart des gens ont un sens intuitif de sa définition, mais il s’agit actuellement d’un concept qui défie une simple explication. Selon moi, l’équité comprend l’élimination des obstacles, systémiques ou autres, qui peuvent empêcher quelqu’un d’être en mesure de participer à la profession au meilleur de ses capacités. À titre d’exemple simpliste, un parent de jeunes enfants peut être confronté à la difficulté de participer à des événements de réseautage en soirée; si le système fait en sorte qu’il s’agit de la seule façon de travailler efficacement en réseau, ce parent vit de l’iniquité à l’intérieur de ce système. Dans cet exemple, favoriser des opportunités de réseautage autre qu’en soirée serait certes un moyen simple d’éliminer cet obstacle.
De quelles réalisations êtes-vous la plus fière?
Je suis plus particulièrement fière d’être une mère pour mon fils de 12 ans qui, je suis convaincue, deviendra un jeune home formidable.
Le thème de la prochaine Journée internationale des femmes « Choose to Challenge » encourage les individus à lancer un appel pour réagir aux préjugés sexistes et à l’inégalité, car la contestation mène au changement. Selon vous, quel est le meilleur moyen de réagir aux préjugés et aux inégalités pour arriver à un changement?
J’ignore s’il existe un meilleur moyen; tout dépendra plutôt de la situation et des personnes concernées. Ceci étant dit, mon propre style personnel est d’attirer l’attention aux problèmes de façon informelle et d’essayer d’amorcer une conversation. Rechercher la confrontation n’est jamais productif, selon mon expérience, car on peut réaliser davantage en démontrant de la patience et à l’aide d’une bonne capacité d’écoute. En plus, lorsqu’on demande du changement, il est important de s’armer de faits et non de se fier uniquement sur des preuves anecdotiques.
Quels conseils aimeriez-vous formuler aux futures professionnelles de la PI?
Soyez vous-même. Sachez ce qui est important pour vous et ne trahissez jamais vos valeurs; n’oubliez surtout pas que l’intégrité passe avant tout.
Quel sera le plus grand défi pour la prochaine génération de dirigeantes de la profession de la PI?
Bien que de grands progrès aient été réalisés, il reste encore beaucoup de travail à faire. Nous vivons présentement dans une période de sensibilité accrue en termes de questions sociales, y compris celles qui ont un impact sur l’équité, la diversité et l’inclusion. Au fil du temps, il deviendra peut-être plus difficile de maintenir l’élan et d’éviter le « problème de la fatigue ». De nouvelles approches pour maintenir la question de leadership des femmes dans la profession de la PI devront être élaborées et mises en œuvre. À titre de professionnels de la PI, être innovant est dans notre ADN; je demeure donc optimiste en précisant que la prochaine génération sera en mesure de bien garder ces questions à l’esprit, comme il se doit.