Journée internationale des femmes - Profil de l’honorable juge Janet M. Fuhrer
Chaque année, le 8 mars, la Journée internationale de la femme est une journée mondiale qui célèbre les réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes. Cette journée marque également un appel à l'action pour accélérer la parité entre les sexes. La participation est visible dans le monde entier, des groupes se réunissant pour célébrer les réalisations des femmes et se mobiliser pour l'égalité des femmes. Le thème de la campagne de cette année est "Choisissez de relever le défi", car un monde qui relève des défis est un monde en alerte, et des défis naissent les changements. Pour célébrer cette journée, l'IPIC a lancé sa série mettant en vedette quelques-unes des nombreuses et incroyables femmes qui travaillent dans le domaine de la propriété intellectuelle.
L’honorable juge Janet M. Fuhrer
La juge Fuhrer a étudié à l’Université Queen’s où elle a obtenu un baccalauréat en droit en 1985. Elle a été admise au Barreau de l’Ontario en 1987 et a ensuite obtenu une maîtrise en droit du commerce électronique de l’Université York alors qu’elle travaillait à plein temps. Suite à son admission au Barreau, elle a pratiqué dans le domaine du droit de la propriété intellectuelle (PI) jusqu’à sa nomination à la Cour fédérale le 27 juin 2019.
Le Barreau de l’Ontario l’a désignée spécialiste agréée dans le domaine du droit de la PI (marques de commerce et droits d’auteur). Elle a été présidente de l’Association du Barreau canadien et de l’Institut de la propriété intellectuelle du Canada (IPIC). Elle faisait partie des premiers membres canadiens invités à devenir fellow de l’American Intellectual Property Law Association. Elle a occupé divers postes de direction au sein de ces trois organismes, en plus de l’Association du Barreau de l’Ontario et de l’International Trademark Association. Avant sa nomination, elle a souvent été invitée à prendre la parole dans le cadre de conférences nationales et internationales portant sur des sujets liés au droit de la PI.
À l’automne 2016, la juge Fuhrer a donné le cours sur les marques de commerce et la concurrence déloyale à la faculté de droit de l’Université Queen’s; elle a siégé au conseil du doyen pendant six ans avant sa nomination à la Cour fédérale. Elle a été corédactrice du Canadian Patent Reporter et présidente du Trademark Agents Examination Board.
Pourquoi l’équité, la diversité et l’inclusion sont-elles importantes pour la profession de la PI?
Différentes perspectives et opinions inspirent une résolution de problème plus créative, en plus de nous enrichir en général. Les mesures positives visant à favoriser l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) peuvent rehausser la pertinence et le développement de la profession. Il reste cependant beaucoup de travail à faire pour traiter de leur absence ou en favoriser l’adoption. Je note que l’International Trademark Association a récemment mentionné, en lien avec les travaux de son « The Women’s LeadershIP Initiative », que les nord-américaines doivent parfois démarrer leur propre entreprise pour accéder à une poste de direction ou de gestion. Accessoirement, j’ai remarqué que le nombre d’entreprises dirigées par des femmes a augmenté au cours de la dernière décennie.
Dans mon poste actuel, je constate que le Plan stratégique quinquennal (2020-2025) de la Cour fédérale souligne que la « légitimité de la Cour est renforcée par la nomination de juges et de protonotaires dont la diversité reflète mieux la société qu’elle sert ». La Cour encourage donc les candidates provenant d’horizons divers et de toutes les régions du pays à soumettre une demande à des fins de nomination; en outre, la Cour est déterminée à évaluer ses processus et ses conditions de travail dans le but d’atténuer tout obstacle systémique à une nomination.
De quelles réalisations êtes-vous la plus fière?
Je suis plus particulièrement fière des relations de mentorat que j’ai créées au fil des ans. Dans la mesure où j’ai peut-être joué un rôle mineur pour encourager les autres à avoir confiance en eux-mêmes et en leurs capacités, j’en suis reconnaissante. Je suis également fière des rôles de leadership qui m’ont été confiés dans plusieurs organisations, dont l’IPIC.
Le thème de la prochaine Journée internationale des femmes « Choose to Challenge » encourage les individus à lancer un appel pour réagir aux préjugés sexistes et à l’inégalité, car la contestation mène au changement. Selon vous, quel est le meilleur moyen de réagir aux préjugés et aux inégalités pour arriver à un changement?
J’ignore s’il existe un meilleur moyen. Personnellement, j’essaie de prêcher par l’exemple. Autrement dit, je m’efforce de ne pas trop simplifier la complexité d’arriver à une meilleure EDI, j’essaie de demeurer respectueuse et consciente de la dignité des autres. En plus, je crois que la reconnaissance du fait que nous avons tous des préjugés (conscients et inconscients) est une étape importante vers la réalisation de ce genre de changement.
Quels conseils aimeriez-vous formuler aux futures professionnelles de la PI?
Je leur conseille, entre autres, de mettre l’accent sur la création et l’entretien de leurs réseaux, d’être proactives dans leur propre parcours professionnel et mentorat – en recherchant les relations de mentorat et de parrainage qui fonctionnent le mieux pour elles; d’avoir confiance en elles-mêmes; de se porter volontaire auprès d’organisations comme l’IPIC – l’expérience peut les diriger dans des directions inattendues et gratifiantes.
Quel sera le plus grand défi pour la prochaine génération de dirigeantes de la profession de la PI?
Un des plus importants défis sera certes la détermination et l’obtention de postes de leadership ou le fait d’être disposée/en mesure de créer des possibilités de leadership, par exemple les entreprises dirigées par des femmes.