Dévoiler la toile : Faire face à la contrefaçon d’art autochtone au Canada
L’art a toujours constitué une expression profonde de la culture, de l’histoire et de l’identité. Au Canada, l’art autochtone témoigne de manière vibrante de l’héritage riche et des traditions diverses des peuples autochtones. Cependant, au sein de la célébration de cette richesse culturelle, un problème préoccupant émerge – la prévalence de la contrefaçon d’art autochtone.
Les artistes autochtones ne se contentent pas de voir leurs créations volées; en outre les acheteurs d’art autochtone au Canada ne parviennent souvent pas à distinguer, ou ignorent qu’ils doivent s’engager dans une recherche approfondie pour déterminer si une pièce est contrefaite ou produite sans le consentement de l’artiste. Dans cet article, nous explorons les complexités de cette problématique et examinons les solutions potentielles visant à protéger le patrimoine artistique autochtone dans le contexte canadien.
Art autochtone contrefait et Norval Morrisseau
L’industrie de l’art autochtone contrefait englobe une vaste gamme de produits allant des motifs copiés sur des vêtements et des articles de décoration intérieure, aux masques sculptés et aux mâts totémiques souvent reproduits en Asie et en Europe de l’Est, et vendus à bas prix au Canada. L’industrie comprend également d’importants réseaux d’art frauduleux. Notamment, au Canada, huit personnes font face à un total de 40 accusations à la suite d’une enquête policière ayant duré près de 4 ans sur la contrefaçon d’œuvres d’art de l’artiste anichinabé Norval Morrisseau. Morrisseau, décédé en 2007, était un artiste autochtone canadien influent, largement reconnu comme le fondateur de l’école d’art de Woodland et une figure majeure de l’art autochtone contemporain. D’ascendance anichinabée (Ojibwée), Morrisseau était également connu sous son nom anichinabé, Copper Thunderbird.
L’enquête a révélé une opération sophistiquée produisant des contrefaçons de tableaux de Morrisseau. En raison de la complexité et de l’ampleur de cette affaire, la Police provinciale de l’Ontario a été appelée en renfort. L’enquête a révélé que ces œuvres d’art frauduleuses avaient été vendues à des acheteurs sans méfiance, sapant ainsi l’authenticité et la valeur des véritables œuvres de Morrisseau. Cette opération a trompé des collectionneurs d’art chevronnés et a gravement affecté le marché des œuvres authentiques de Morrisseau. Ce stratagème de fraude impliquait également la production de faux certificats d’authenticité.[1]
L’enquête approfondie menée par les forces de l’ordre souligne la gravité de la fraude artistique et son impact considérable sur la communauté artistique. La propagation d’œuvres d’art autochtones contrefaites trompe non seulement les collectionneurs, mais porte également atteinte à l’héritage de Morrisseau et des autres artistes concernés, ainsi qu’au patrimoine culturel qu’ils représentent. Ce cas souligne l’importance de la vigilance et de la vérification de l’authenticité sur le marché de l’art, garantissant ainsi la préservation et le respect des héritages des artistes et de la signification culturelle de leur œuvre.
Journée du chandail orange
En plus des stratagèmes sophistiqués et calculés comme celui mentionné ci-dessus, des opérations de contrefaçon et non autorisées s’infiltrent également dans les petites communautés et les initiatives autochtones. La contrefaçon des t-shirts commémoratifs de la Journée du chandail orange : Every Child Matters est un exemple frappant de la façon dont les personnes et les entreprises non autochtones tirent profit des créations des artistes autochtones. Chaque design ou motif porte une symbolique profonde, représentant l’héritage des enfants autochtones qui ont souffert dans les pensionnats et le parcours continu vers la réconciliation. Les acheteurs bien intentionnés qui souhaitent soutenir le mouvement du chandail orange peuvent, à leur insu, être trompés en achetant des marchandises contenant des designs reproduits sans le consentement des artistes. Beaucoup de ces ventes, dont certaines proviennent d’entreprises en ligne situées à l’étranger, sont réalisées dans un but lucratif, plutôt que pour soutenir les organisations et les personnes autochtones, y compris les artistes eux-mêmes.
Cette exploitation n’est que la dernière manifestation de ce problème omniprésent. Les boutiques touristiques canadiennes sont inondées de contrefaçons d’œuvres d’art et d’artisanat autochtones. Une enquête menée par la journaliste de Discourse, Francesca Fionda, en 2019, a révélé que la majorité des boutiques touristiques de Vancouver vendaient ce qui semblait être des contrefaçons d’arts et d’artisanat autochtones.[2]L’enquête a conclu que seulement 25 pour cent des magasins sélectionnés à Vancouver vendaient exclusivement des articles authentiques confirmés comme étant produits par des artistes autochtones ou en collaboration avec eux, et que ces derniers étaient dûment crédités et rémunérés pour leur travail. Les contrefaçons sont fabriquées par des individus et des entreprises non autochtones qui s’approprient des identités et des esthétiques autochtones souvent qualifiées d’« usurpateurs d’identité autochtone »
Bien que les boutiques de souvenirs se situent à l’extrémité inférieure du spectre artistique, l’art autochtone inauthentique s’est frayé un chemin dans des collections privées, des galeries d’art et même des musées au Canada. En 2021, un marchand d’art en Colombie-Britannique a admis avoir trompé le public et avoir sciemment vendu des œuvres d’art réalisées par un artiste dont l’identité autochtone était inventée.[3]Ces défis en Colombie-Britannique se reflètent dans d’autres provinces canadiennes et dans d’autres parties du monde.
Impact et conséquences
La contrefaçon d’art autochtone a un impact néfaste sur les artistes et les communautés autochtones. Après la colonisation, les peuples autochtones étaient interdits de participer à de nombreux aspects de leurs cultures et pratiques respectives. De plus, le racisme systémique et les inégalités ont conduit à une représentation disproportionnée des peuples autochtones en dessous, sur ou près du seuil de pauvreté. L’art autochtone authentique représente une source de revenus et d’autonomisation pour de nombreux créateurs autochtones. La valeur des œuvres d’art autochtones vendues à Vancouver seulement est estimée à 100 millions de dollars. Environ 1 600 personnes dépendent de la vente de cet art pour subvenir à leurs besoins.[4]En inondant le marché de produits contrefaits, les faussaires dévalorisent non seulement le travail des véritables artistes qui essaient de subvenir à leurs besoins, mais exploitent également le patrimoine culturel autochtone à des fins lucratives. Cette exploitation perpétue les inégalités systémiques et marginalise davantage les voix autochtones dans le monde de l’art.
La contrefaçon de l’art autochtone perpétue des stéréotypes nuisibles et des idées fausses sur la culture autochtone, dénaturant ainsi la subtilité et l’authenticité de l’expression artistique autochtone. Le marché mondial de l’art autochtone contrefait rend de plus en plus difficile pour les artistes autochtones de subvenir à leurs besoins grâce à leur travail. Pour ces artistes, cela représente non seulement un préjudice financier, mais aussi un vol culturel. L’art autochtone authentique est un vecteur essentiel de narration, de préservation des traditions et de connexion avec les racines ancestrales pour les communautés autochtones à travers le Canada. Une étude de 1997 a révélé que 81 % des artisans autochtones avaient été victimes de détournement ou d’utilisation inappropriée de motifs traditionnels autochtones.[5] Cette déformation de la réalité non seulement fausse les perceptions du public, mais perpétue également l’appropriation culturelle et l’effacement culturel.
Il est profondément préoccupant que des personnes non autochtones profitent de la culture autochtone alors que les Autochtones étaient interdits de pratiquer leur propre culture.
Interventions stratégiques
Aborder la question de l’art autochtone contrefait et de l’appropriation culturelle autochtone à des fins lucratives exige une approche pluridimensionnelle qui privilégie la collaboration, l’éducation et la responsabilisation.
Étant donné la nature immatérielle du patrimoine culturel autochtone, il semble naturel de chercher une protection à travers les lois existantes sur la propriété intellectuelle. En effet, les initiatives menées par les Autochtones ont connu un certain succès. Les marques « Igloo Tag » et « Genuine Cowichan Approved » illustrent des efforts visant à aider les artistes autochtones à promouvoir leurs œuvres authentiques et les distinguer des contrefaçons.
Cependant, malgré ces succès, les différences fondamentales entre la philosophie sous-jacente des lois sur la propriété intellectuelle et l’éthique autochtone en matière de patrimoine culturel font que tous les aspects du patrimoine culturel ne peuvent être protégés par ces lois. Prenons l’exemple de la loi canadienne sur le droit d’auteur – l’œuvre protégée est l’expression fixe d’une idée, et non les idées, les styles ou les thèmes qu’elle renferme. Ainsi, les artistes non autochtones se trouvent libres d’approprier des idées, des légendes, des symboles ou des styles artistiques autochtones, souvent en contradiction avec les protocoles stricts de la communauté autochtone d’origine. Cependant, cela constitue un exemple parmi d’autres problèmes inhérents liés aux lois sur la propriété intellectuelle, que les artistes autochtones cherchent à prévenir.
Il est essentiel de renforcer les cadres juridiques et les mécanismes de mise en application pour lutter contre la production et la vente d’art autochtone contrefait. Renforcer ou compléter les lois sur la propriété intellectuelle et mettre en place des sanctions plus strictes en cas d’infraction peuvent servir de dissuasion aux faussaires. Les défenseurs font souvent référence à la loi américaine Indian Arts and crafts Act qui criminalise la falsification de l’art autochtone, avec des amendes importantes et des peines de prison. Il existe également une ligne d’assistance téléphonique destinée à signaler les œuvres d’art autochtones contrefaites. Bien que cette législation présente des lacunes, le Canada pourrait envisager d’adopter une approche similaire pour répondre aux besoins spécifiques des créateurs autochtones.
De plus, la promotion de l’approvisionnement éthique et des pratiques de marketing transparentes peut aider les consommateurs à distinguer l’art autochtone authentique des répliques contrefaites. Il est essentiel d’éduquer le public sur l’importance culturelle de l’art autochtone et sur la nécessité de soutenir les artistes autochtones afin de favoriser une culture de consommation plus consciencieuse. Il est crucial également d’aider les acheteurs à comprendre qu’ils doivent s’informer avant tout achat sur l’origine de l’œuvre, sur la permission accordée par les artistes pour sa création, ainsi que sur la rémunération de ces derniers.
Approches technologiques émergentes
À mesure que la technologie continue de progresser, les chercheurs explorent de nouvelles méthodes pour garantir l’authenticité des œuvres autochtones exprimées par voie numérique. Une telle méthode consiste à exploiter des technologies secondaires pour pallier les limites des bases de données traditionnelles en matière de conservation des enregistrements. Cette approche permet non seulement d’améliorer la gestion des dossiers, mais peut également être utilisée par les artistes pour protéger leur propriété intellectuelle et leurs œuvres créatives.
Par exemple, un certificat numérique d’authenticité peut accompagner une œuvre d’art, intégrant des métadonnées pertinentes qui fournissent une preuve vérifiable de son authenticité. Cette approche renforce la sécurité et aide à prévenir la fraude. Dans le même esprit, Lucinda Turner, une artiste de la Colombie-Britannique qui a travaillé pour dénoncer l’art autochtone frauduleux avant son décès en 2022, avait précédemment proposé la création d’un registre des artistes autochtones utilisant la technologie blockchain. Ce registre permettrait de stocker le portfolio et la biographie d’un artiste sur une blockchain, offrant ainsi aux artistes une plateforme pour documenter leurs créations, contrôler la propriété, établir la provenance et suivre la vente de leurs œuvres.[6]
La technologie blockchain représente une solution prometteuse pour lutter contre la contrefaçon de l’art autochtone en établissant un enregistrement sécurisé et immuable de la provenance et de la propriété. En utilisant le système de registre décentralisé de la blockchain, chaque œuvre d’art peut se voir attribuer un certificat numérique unique qui trace son origine, son historique de propriété et son authenticité tout au long de son cycle de vie. Ce registre transparent réduit le risque de fraude en permettant aux parties prenantes, y compris les artistes, les collectionneurs et les institutions, de vérifier l’authenticité et la provenance des œuvres d’art avec un haut niveau de confiance. De plus, la technologie blockchain permet des processus d’authentification plus robustes et inviolables, ce qui facilite la détection de toute modification ou divergence dans l’enregistrement. En intégrant la technologie blockchain sur le marché de l’art, le risque de contrefaçon peut être considérablement réduit, garantissant ainsi la protection de l’art autochtone et une représentation précise de sa véritable valeur.
Le rôle de la protection des frontières
Selon l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), il n’existe actuellement aucune restriction à l’importation concernant les articles imitant l’art autochtone. Les défenseurs ont demandé au gouvernement fédéral d’imposer des droits coûteux sur les articles avec des motifs autochtones entrant dans le pays. Ils espèrent que cette mesure incitera les vendeurs à augmenter les prix, ce qui en fin de compte, pourrait limiter la vente de ces articles souvent moins chers et inauthentiques.[7]
Les contrôles aux frontières pour l’art de style autochtone pourraient également constituer une mesure positive, car les œuvres autochtones non autorisées et contrefaites, notamment les reproductions d’art des Premières Nations sur des t-shirts, des couvre-lits, des bols en plastique et des sacs, ainsi que les masques sculptés et des mâts totémiques fabriqués à partir de bois, proviennent souvent de l’Asie du Sud-Est et expédiés au Canada.[8]Pour plus de clarté, le programme de demande d’aide à l’ASFC vise à aider à la détection et à la saisie de marchandises contrefaites et piratées suspectes à la frontière, tout en permettant aux titulaires de droits d’agir contre les importateurs de telles marchandises. Pour s’inscrire, les titulaires de droits doivent déposer une demande auprès de l’ASFC en précisant les droits d’auteur, les marques de commerce enregistrées ou les indications géographiques préoccupantes (cette liste pouvant être mise à jour en fonction de l’émergence de nouveaux droits). Ce programme existe depuis 2015. Il n’y a actuellement aucun frais gouvernemental pour présenter une demande.
Depuis la mise en œuvre du programme de demande d’aide en 2015, plus de 500 titulaires de droits se sont inscrits, dont 313 sont actuellement inscrits. Plus de 6 000 marques de commerce et 340 droits d’auteur sont maintenant enregistrés au programme de demande d’aide. À ce jour, un peu plus de 2 600 envois ont été retenus au Canada, en comparaison avec des dizaines de milliers d’envois retenus chaque année aux États-Unis et dans l’Union européenne. Le programme de demande d’aide demeure un outil essentiel pour les détenteurs de droits. Il offre une opportunité de renforcer l’application tant en magasin qu’en ligne. Cependant, les faussaires et les pirates mettent constamment en œuvre de nouvelles méthodes pour dissimuler les marchandises à l’importation afin d’éviter la détection. Il existe actuellement un manque de formation et d’efforts dédiés de la part des agents frontaliers en ce qui concerne la contrefaçon de produits de consommation. Il est nécessaire d’avoir plus d’agents sur le terrain, qu’il s’agisse du personnel existant ou de personnel supplémentaire pour traiter la question de la détention des envois de contrefaçons aux points d’entrée, ce qui pourrait directement contribuer à augmenter le nombre de détentions. Bien que cet objectif soit général, ce type d’améliorations et de vérifications plus détaillées et dédiées à la frontière serait certainement bénéfique pour les enquêtes concernant la provenance et la destination des œuvres d’art et des biens connexes qui présentent des styles artistiques autochtones canadiens.
CONCLUSION
La question de la contrefaçon d’art autochtone au Canada est un défi complexe et multifacette qui exige une action collective et un engagement sincère. Favoriser des partenariats significatifs entre les artistes autochtones, les communautés et l’industrie artistique dans son ensemble peut promouvoir une collaboration éthique et un respect mutuel. En plaçant les voix et les perspectives autochtones au centre des discussions sur l’art et la représentation culturelle, nous pouvons créer un paysage artistique plus inclusif et équitable qui honore les connaissances et la créativité autochtones. En traitant les causes profondes de ce problème et en donnant la priorité aux droits et à la représentation des peuples autochtones, nous pouvons œuvrer vers un avenir où l’art autochtone est célébré, préservé et respecté dans sa forme la plus authentique pour les générations à venir.
Notes de bas de page
[1]8 charged over 1,000 paintings seized in Norval Morrisseau art fraud investigation. [traduction] 8 personnes inculpées pour plus de 1 000 tableaux saisis dans le cadre de l’enquête sur la fraude artistique de Norval Morrisseau. Kris Ketonen · CBC News https://cbc.ca/news/canada/thunder-bay/norval-morrisseau-forgery-1.6766990
[2]Fake Indigenous art is a real problem in Vancouver stores [traduction] La contrefaçon d’art autochtone pose un vrai problème dans les magasins de Vancouver, le 22 mai 2019, Francesca Fionda.https://thediscourse.ca/urban-nation/fake-art-investigation
[3]Major museum and art gallery shops duped by fake Indigenous carver [traduction] Grands magasins de musées et de galeries d’art trompés par un faux sculpteur autochtone, le 26 juillet 2021, Bethany Lindsay. https://www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/bc-fake-indigenous-artist-harvey-john-1.6114608
[4] Beyond the Mask and Totem Pole [traduction] Au-delà du masque et des mâts totémiques, Kevin Griffen, Vancouver Sun (Le 9 octobre 2010)
[5] The Appropriation of Aboriginal Cultural Heritage: [traduction] L’Appropriation du patrimoine culturel autochtone Examining the Uses and Pitfalls of the Canadian Intellectual Property Regime [traduction] Examen des utilisations et des pièges du régime canadien de la propriété intellectuelle. https://www.sfu.ca/ipinch/outputs/blog/canadian-intellectual-property-regime.
[6]Indigenous Canadian artists pressure government to curtail sales of counterfeit First Nations art. [traduction] Des artistes autochtones canadiens exercent des pressions sur le gouvernement afin de restreindre les ventes de contrefaçons d’œuvres d’art des Premières Nations. Le 14 juillet 2022, Claire Voon.
https://www.theartnewspaper.com/2022/07/14/indigenous-artists-canada-demand-regulation-counterfeit-first-nations-art
[7] The Appropriation of Aboriginal Cultural Heritage: [traduction] L’Appropriation du patrimoine culturel autochtone Examining the Uses and Pitfalls of the Canadian Intellectual Property Regimei, [traduction] Examen des utilisations et des pièges du régime canadien de propriété intellectuelle, le 19 novembre 2015, Vanessa Udy. https://www.sfu.ca/ipinch/outputs/blog/canadian-intellectual-property-regime.
[8] Feds urged to crack down on fake Indigenous art, copyright breaches [traduction]Les autorités fédérales sont invitées à prendre des mesures contre les contrefaçons d’art autochtone et les violations des droits d’auteur, le 7 juillet 2022, Marie Woolf.
https://www.cbc.ca/news/politics/indigenous-art-fake-copyright-1.6513245